La migraine est une céphalée ou mal de tête pulsatile, unilatéral, survenant par crises. Elle est accompagnée parfois de nausées ou d’une intolérance au bruit ou à la lumière. Chez certaines personnes, la crise est précédée de signes appelés « aura ». La maladie migraineuse a un fort retentissement sur la qualité de vie.
Qu’est-ce que la migraine ?
La migraine est un mal de tête (ou céphalée) :
- d’intensité variable, mais souvent forte ;
- récurrent (les crises de migraine reviennent très régulièrement) ;
- pulsatile ;
- et le plus souvent unilatéral.
Elle peut être accompagnée de symptômes digestifs ou neurologiques variés.
La maladie migraineuse est définie comme la répétition des crises migraineuses avec, entre elles, des intervalles de temps au cours desquels la personne ne présente aucun symptôme. C’est une maladie bénigne, mais qui altère la qualité de vie, avec un retentissement sur les relations affectives et les activités scolaires ou professionnelles. Souvent, les conséquences de la migraine sont sous-estimées par l’entourage des patients.
La migraine concerne 12 % des adultes et 5 à 10 % des enfants, soit 11 millions de personnes. Les femmes sont 2 à 3 fois plus touchées que les hommes. Un tiers des malades n’ont jamais consulté et ont recours à l’automédication.
Aucun traitement curatif efficace sur le long terme n’a pour le moment été mis sur le marché.
Migraine : causes et situations déclenchant les crises
Comment expliquer la survenue d’une migraine ?
Les crises migraineuses sont la conséquence d’une hyperexcitabilité électrique des neurones. Ce phénomène est lui-même lié à une prédisposition génétique, modulé par des facteurs environnementaux (hormones, stress, aliments…).
La douleur de la crise migraineuse est secondaire à une dilatation des vaisseaux cérébraux, notamment des artères des méninges (membranes protégeant le cerveau). Cette dilatation est provoquée par une stimulation anormale des nerfs qui innervent les vaisseaux méningés.
La migraine résulte donc d’un phénomène neurovasculaire.
Les facteurs déclenchant une crise de migraine
Des facteurs déclenchant les migraines (ou « triggers ») sont bien connus et ils sont différents d’une personne à l’autre.
Cela peut être :
- la consommation de certains aliments ou excitants : le chocolat, la charcuterie, le tabac, le café ou l’alcool (vin blanc en particulier) ;
- des facteurs sensoriels : le bruit, certaines odeurs ou des lumières clignotantes comme les spots en boîte de nuit ;
- le changement de rythme de vie : le stress, une contrariété, une relaxation soudaine (ex. : début du week-end), un excès ou un manque de sommeil, un repas sauté ou au contraire un repas trop copieux ;
- des facteurs hormonaux : chez la femme, la diminution brutale du taux d’estrogènes en fin de cycle menstruel peut entraîner une migraine dite cataméniale ou menstruelle. Elle survient entre deux jours avant le début des règles à trois jours après le début. La migraine cataméniale pure, comportant exclusivement des crises menstruelles, est rare (7 % des migraineuses). En revanche, une migraineuse sur trois a des crises menstruelles associées à d’autres crises en dehors de la période des règles ;
- des conditions météorologiques : une chute brutale de la pression atmosphérique, souvent annonciatrice d’un temps pluvieux.
Les symptômes de la migraine
La crise de migraine
Chaque crise migraineuse associe un ou plusieurs symptômes.
La douleur migraineuse
La douleur est modérée ou intense et toujours pulsatile. Sa survenue peut être précédée d’une phase d’irritabilité ou de fatigue. La douleur se manifeste généralement d’un seul côté de la tête, au niveau d’une tempe ou au-dessus d’un œil. Le côté atteint peut varier d’une crise à l’autre. Il es à noter que, dans 30 % des cas, la douleur est ressentie sur les deux côtés ou à l’arrière de la tête, voire de façon diffuse (elle touche alors l’ensemble du crâne).
La douleur progresse rapidement et atteint son maximum en deux à quatre heures. Elle peut réveiller la personne en fin de nuit.
Elle est aggravée par les activités physiques quotidiennes (ex. : monter ou descendre un escalier), les mouvements de tête ou encore la toux.
Elle retentit plus ou moins fortement sur les activités quotidiennes, mais elle oblige souvent la personne à arrêter ses activités et à s’isoler dans le calme et la pénombre.
Les symptômes digestifs
La migraine s’accompagne parfois de nausées et de vomissements, associés fréquemment à une pâleur du visage.
Les signes sensoriels de la migraine
Une difficulté à supporter le bruit (phonophobie), la lumière (photophobie) ou les odeurs (osmophobie) peut survenir durant la crise de migraine. L’effleurement et le toucher de la peau peuvent être désagréables.
Les symptômes généraux
Au cours de la crise migraineuse, la personne est souvent pâle, elle baille fréquemment et ressent de la fatigue, des troubles de concentration, de l’humeur (tristesse), des sensations vertigineuse.
La migraine avec « aura »
Parfois, la migraine est précédée de signes neurologiques annonciateurs appelés « aura ». Ces symptômes s’installent en quelques minutes et peuvent durer de 30 minutes à 1 heure. La migraine survient plus tardivement et l’aura disparaît alors totalement.
Le plus souvent, ces signes se manifestent sur le côté de la tête opposé à celui de la migraine qui va suivre. Ils diffèrent d’une personne à l’autre, mais chaque malade présente toujours les mêmes.
La personne peut présenter :
- des troubles visuels. Ce sont les symptômes les plus fréquents (points lumineux, taches colorées, perception déformée des objets, vision floue ou perte d’une partie du champ de vision etc.) On parle alors de « migraine ophtalmique » ;
- des troubles sensitifs (picotements des doigts ou des lèvres) ;
- des problèmes de langage (difficulté à trouver le mot juste, sensation de manque de mot) ;
- des troubles de l’équilibre ou des vertiges.
La crise de migraine avec aura est trois fois moins fréquente que la migraine sans aura.
*Ce contenu est rédigé par :
- le docteur Laurence Rinuy, médecin-conseil à l’Assurance Maladie,
- le docteur Myriam Boivin, médecin-conseil à l’Assurance Maladie,
- et le docteur Jean-François Laurent, pharmacien-conseil à l’Assurance Maladie.